Qu'est-ce qu'un Centre Social ?

Implantés au coeur des quartiers, dans les villes et en milieu rural, les Centres Sociaux sont des équipements polyvalents ouverts à tous les habitants, où chacun peut y trouver des activités et des services dans les domaines les plus variés : culture, insertion, loisirs, logement, garde d'enfants etc...
D'un premier regard, ce sont de simples espaces d'animation socioculturelle. Or, l'ambition des Centres Sociaux et Socioculturels reconnus par la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France va bien au-delà. Plus que des équipements, ce sont des projets participatifs de développement.

En effet, depuis leur création, à la fin du siècle dernier, les Centres Sociaux ont eu pour objectif prioritaire de faire participer les habitants à l'amérioration de leurs conditions de vie, au développement de l'éducation et l'expression culturelle, au renforcement des solidarités, à la prévention et la réduction des exclusions.
Chaque centre, parce qu'il est enraciné dans la réalité locale, a son identité propre, mais il fait partie d'un réseau qui souscrit aux valeurs et aux exigences commune de la Charte Fédérale. Ce réseau est constitué de près de 1 200 Centres Sociaux regroupés par 44 Fédérations ou regroupements, départementaux ou régionaux, adhérents à la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France. (FCSF)

Tout le monde. Sans distinction d’âge, d’appartenance ethnique, religieuse ou culturelle, ni de situation sociale.
Cependant, certains centres, selon leur implantation, sont parfois amenés à considérer certains groupes comme prioritaires, parce que plus fragiles, plus démunis, plus menacés : familles monoparentales, personnes âgées, adolescents ou jeunes en difficulté, chômeurs, immigrés. Mais les centres sociaux refusent fortement de devenir des ghettos pour publics en difficulté. On y parle d’abord épanouissement, promotion, citoyenneté. Les portes du centre social sont si souvent ouvertes et pour des causes si diverses (culturelles, ludiques…) que les personnes se sentent préservées dans leur dignité.

De tout. Et cela dépend surtout des caractéristiques de son territoire et des aspirations et initiatives des habitants.
Depuis le groupe de scrabble, jusqu’à l’atelier d’insertion qui a généré plusieurs emplois, en passant par les femmes-relais, l’atelier théâtre ou vidéo, l’alphabétisation, les cours de cuisine, l’accès au multimédia, le centre de loisirs sans hébergement, le foyer des jeunes, un atelier de création-couture, un service de proximité, une halte-garderie, la rédaction du journal du quartier, etc.
Ouvert à toute attente et à toute proposition des habitants, le Centre social répond en priorité aux nécessités de la vie quotidienne qui peuvent être prises en charge dans le cadre du voisinage. Il est un des lieux traditionnels d’intervention des travailleurs sociaux. Dans son champ d’action, on trouve aussi les loisirs, le développement culturel, car ces activités correspondent à des besoins d’épanouissement personnel et dont l’accès doit être permis à tous, quelque soit ses moyens.

Un centre social, c’est une équipe, composée de bénévoles et de professionnels salariés, qui le fait tourner.
Cette coopération bénévoles – salariés est au cœur même du projet. Ses bénévoles sont des habitants du quartier, venant au centre social et devenus acteurs de son fonctionnement et/ou de sa gestion. Chaque centre social associatif est géré par un conseil d’administration dont la majorité des membres sont des habitants du quartier. Pour qu’il y ait centre social, il est donc indispensable que les habitants soient plus que de simples clients de services ou d’activités conçus, décidés, animés ou gérés par d’autres.
Par ailleurs, chaque centre social fonctionne sur un principe dit « d’animation globale ». C’est l’animation globale qui donne à la polyvalence du centre tout son sens, sa vraie dimension. Elle se caractérise par la prise en compte de l’ensemble de la problématique sociale locale. Grâce à elle, le centre social est beaucoup plus qu’une simple juxtaposition de services, d’activités, d’actions. Plus qu’un fil conducteur, cette animation globale garantit le projet de développement et la démarche participative.

La question des ressources et des moyens financiers se réfère à l’identité du projet des centres sociaux et socioculturels qui se veulent des acteurs à part entière du développement social, et non pas de simples opérateurs des politiques publiques. Le financement des centres provient de fonds publics mais aussi de la participation financière des adhérents et de certaines prestations payantes.
Les principaux financeurs sont:

  • Les Caisses d’Allocations Familiales, qui accordent un agrément ouvrant droit à une prestation de service de la CNAF et parfois les Caisses de Mutualité Sociale Agricole. Ces structures appuient très fortement le développement des centres sociaux et socioculturels dans leur fonction d’animation globale et de participation des habitants.
  • Les Communes, Communautés de communes, Communautés d’agglomération sont, de fait, principalement concernées puisque le projet d’un centre s’inscrit dans une logique territoriale, quartier, commune ou canton. Nombreuses sont donc celles qui reconnaissent l’initiative des habitants et financent aussi cette fonction d’animation globale.
  • Les Conseils Généraux : leurs compétences se situent en matière de protection de l’enfance avec les centres sociaux sur de la prévention primaire, et en action sociale essentiellement sur les dispositifs d’insertion. Mais nombreux sont ceux qui eux aussi reconnaissent cette fonction centrale d’animation globale et parfois participent à la même hauteur que les CAF.
  • Les Conseils Régionaux : bien que moins compétents en la matière certains d’entre eux appuient les politiques des centres.
  • Les services déconcentrés de l’Etat Jeunesse et Sport (via le FONJEP principalement), Emploi et Formation Professionnelle (sur des actions d’insertion ou de retour à l’emploi), Action Sanitaire et Sociale (sur des actions d’accompagnement social), Action Culturelle participent de même aux financements des activités des centres et parfois aussi à la fonction pilotage.

C’est la plupart du temps une association loi 1901. Plus de 70 % des centres sociaux agréés sont actuellement en gestion associative. Les CAF, la MSA, des municipalités ou CCAS, des promoteurs sociaux peuvent aussi gérer des centres sociaux, soit en gestion directe, soit en co-gestion.